Dès le 1er septembre, le règne de l’ampoule à incandescence commencera à s’éteindre : les 100 watts disparaîtront des magasins européens. Puis en 2010, ce sera au tour des 75 watts. 2011, pour les 60 watts, et 2012, pour toutes les autres. L’héritière de l’éclairage : l’ampoule basse consommation fluo-compacte. Une conversion du marché qui sonne comme une opportunité commerciale pour les fabricants.
En moyenne, il va falloir à terme remplacer une vingtaine d’ampoules par foyer. C’est « un secteur d’avenir, tout le monde s’y engouffre », se réjouit un porte-parole d’Osram France, l’un des grands industriels du secteur avec Philips et GE. Les ventes des ampoules à économie d’énergie ont déjà grimpé de 19 % en 2008 en France, et ce n’est qu’un début (les ampoules à filament représentent encore aujourd’hui plus de 200 millions de ventes, soit dix fois plus que les ampoules basse conso).
« Tout le monde », vous l’aurez compris, ce sont les industriels, qui comptent bien profiter de cette évolution, et qui se disent être « en mesure de répondre à la demande », selon le Syndicat de l’éclairage. Une position que confirme en tout cas Marc Blanchard, président de la commission développement durable de la Fédération des magasins de bricolage : « Je ne constate aucun problème de disponibilité de gamme ».
Un constat qui va à l’encontre des prévisions de l’AIE (Agence internationale à l’énergie), qui craignait que les fabricants ne soient pas prêts, faute d’investissements suffisants. Pourtant, Joël Karecki, président de Philips France, fait valoir des placements « très lourds » et une implication rapide, car « cela impose de revoir tous les outils industriels » : la restructuration d’une quinzaine d’usines pour 300 millions d’euros plus exactement, selon la European Lamp Companies Federation.
Une production surtout concentrée en Asie
Greenpeace, qui a souligné « le mérite d’exister » du calendrier européen de remplacement des ampoules, plaide tout de même, aux côtés de l’AIE, pour un contrôle plus stricte de la qualité de ces produits, majoritairement fabriqués en Chine (une tendance qui devrait s’accentuer encore puisque la taxe européenne « anti-dumping » de 66,1 % vient d’être abandonnée).
Et là encore, les industriels se disent opérationnels : eux, ils se focalisent sur des produits haut de gamme, sur les innovations, l’amélioration de la luminosité ou le temps d’amorçage. Certains affirment même déjà se tourner vers la génération suivante : les diodes électro-luminescentes. Durée de vie prévue : plus de 20 ans.